Le four

Le four communal

N° 144 du plan cadastral de l’année 1935

Le four communal est, avec l’église, un bâtiment dont la fonction n’a pas changé depuis sa construction. Le four n’est mentionné dans les documents administratifs que tardivement, en 1639, lors de l’inventaire des droits et facultés des communautés de la province de Languedoc. Cet inventaire est repris en 1686. A l’article 4 nous trouvons :

« Un four servant à l’usage des habitants de la dite communauté de Garrigues situé hors l’enclos du lieu confrontant le chemin, du couchant et marin Anthoine ARNAUD, du ventdroit le cimetière des pauvres, de contenance environ une dextre un quart déclarant la dite communauté ne savoir le dit four relever d’aucun seigneur pour n’avoir jamais payé aucun usage, étant celui allivré dans le compoix sur le nom de la communauté un sol obole pougèze, la taille en étant régalées sur le général, en jouissant de tout temps immémorial n’ayant aucun acte de la propriété du dit four que le compéziement de celui, étant baillé par la dite communauté à un fournier qui a droit de prendre de chaque habitant qui cuit de trente sept pains un pour sa peine. »

Il n’est en effet pas mentionné dans le compoix de 1567.( Ce compoix étant réalisé pour la baronnie de Montredon, les biens de la communauté n’y sont pas inscrits)

Ce four n’a pas toujours eu l’aspect que l’on connaît aujourd’hui. Il a été même entièrement reconstruit en 1742. Il devait être en mauvais état.

En voici un extrait de l’acte du bail de reconstruction du four :

« …Premièrement le four ancien sera entièrement démoli et la muraille du côté de la basse cour de QUISSAC démolie jusqu’au fondement, et sera emportée du côté du côté de la maison de VINCENTE de six pans dans la basse-cour de QUISSAC droit à la ligne à l’endroit du coin de la bergerie du dit QUISSAC, la dite muraille sera montée et de la hauteur pour donner la pente du côté du levant, la dite muraille sera faite avec pierres chaux et sable de l’épaisseur de deux pans, plus le couvert du magasin du four sera entièrement démoli pour être fait de neuf, le couvert sera fait avec bois sapin sera mis au dit couvert une poutre appelée batard les soliveaux du dit couvert seront de couble de sapin selon l’ordinaire qui se font, et il sera poser à un pan et demi l’un de l’autre, le dit couvert sera fait avec roseau et mortier seront garnis de devraient avec bon mortier La muraille du dedans du magasin du four du côté de VINCENT sera crépie, la porte du dit magasin du four sera faite de bois sapin doublé avec la fermeture nécessaire, la serrure sera faite en bois, le dit four sera fait neuf du côté du vendroit qui confronte du couchant la bergerie de QUISSAC et du midi le dit magasin du dit four ; le dit four sera fait de la grandeur de six pans et demi de couvrant . Le dit four sera pavé de bard de la carrière de Fourques…Il sera fait la porte de neuf pans sera fermentée du nécessaire, la voûte du four sera faite avec tuile et terre grasse en son plein cintres, le pavé du dit four sera posé à hauteur de quatre pans du bord du terrain du dit magasin la gorge du dit four sera faite dans le magasin… lesquelles murailles auront trois pans d’épaisseur montées à la hauteur du couvert du four faites avec pierres chaux et sable et autre terre la dite voûte sera terrassée deux pans sur le plat, la pente du dit couvert rendra du côté du levant le couvert sera fait avec tuiles posées sur le terrain excepté les murailles qui seront posées sur sol mortier. La muraille du magasin du four du côté du vendroit sera crépie dedans et dehors, l’entrepreneur supprimera les vieux matériaux et fera place nette de l’ancien four à la réserve de boisage du couvert que la communauté ne fera ses plaisirs et volonté.

Fait à Garrigues le deuxième mars mille sept cent quarante un, CHARDON soussigné. Lesquelles réparations le dit CHARDON s’oblige de bien et dûment faire avant trois mois et quinzaine compris de ce jour et ce conformément au dit devis et de fournir tous les matériaux nécessaires et de faire place nette

Le présent bail étant fait pour la somme de deux cent quatre vingt livres payable le tiers à l’ouvrage commencé l’autre tiers dès qu’il sera monté et fait et dernier tiers dès qu’il sera parachevé et reçu,…etc »

On constate dans ce descriptif que le four est dissocié du magasin servant à entreposer le bois. La voûte actuelle a du être construite ultérieurement. Les documents concernant cette construction n’ont pas encore été découverts.

Le four que nous connaissons a du connaître d’autres modifications et aménagements pour une meilleure utilisation,. Ayant perdu son utilité au début du XX° siècle il servira de local et remise pour le matériel communal et d’abri pour les mendiants. Ayant aussi subit les outrages du temps, des travaux de sauvegarde ont été entrepris au cours des années 60 mais au détriment de la conservation du patrimoine.

Il est aujourd’hui restauré et retrouve en hiver ses fonction de four pour le plaisir des habitants.